Monos : « Magnifique, prenant, étonnant, envoûtant, symbolique »
★★★★

Âpre et bouillonnant, « Monos », le film du cinéaste colombien Alejandro Landes questionne la frontière entre le bien et le mal.

Sylvestre Sybille pour l’Echo

Ils sont huit gamins, seuls, là-haut sur la montagne colombienne. Ils ont 14, 15 ou 16 ans. La journée, ils forment un petit commando bien entraîné, le soir ils font la fête. Mais voici le « Messager », qui vient tourner un petit film. La « Docteresse », leur otage, doit lire le journal du jour. Le Messager apporte un trésor au petit groupe : une vache laitière. Mais la nuit suivante, alors que l’on célèbre l’union autorisée de Loup avec Lady, une balle perdue tue la précieuse vache. Par peur des chefs, le groupe décide de quitter la montagne en emportant l’otage. L’union sacrée résistera-t-elle à la course-poursuite ?

Magnifique, prenant, étonnant, envoûtant, symbolique, barbare : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier « Monos », le second long-métrage d’Alejandro Landes, un ancien de la Brown University et réalisateur colombien. « Monos » a remporté le prix du public au festival de Sundance, et on comprend pourquoi : des acteurs non professionnels, des décors naturels somptueux, mais surtout un flirt permanent entre le bien et le mal. Car ici, les tortionnaires deviennent les victimes pourchassées, dans une jungle qui ressemble autant au Jardin d’Eden qu’à la matrice collante d’ »Apocalypse Now ».